C'est quoi le trafic des enfants?

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Textes de référence

L’ONU considère que " le trafic comprend tous les actes impliqués dans le recrutement ou le transport de personnes à l’intérieur ou au travers de frontières, impliquant la tromperie, la coercition ou la force, l’asservissement à l’endettement ou la fraude, dans le but de placer ces personnes en situation d’abus ou d’exploitation, telles que la prostitution forcée, les pratiques apparentées à l’esclavage, la maltraitance ou l’extrême cruauté, le travail à rythme inhumain et les services domestiques abusifs. " TES_fillette_bar100.jpg (21773 octets)

Les statistiques ne sont donc guère fiables à ce sujet, bien que certaines estimations soient souvent citées. Dans le rapport sur la loi de protection des victimes de la traite (Trafficking Victims Protection Act) de 2000, le Congrès des États-Unis estime que tous les ans, au moins 700 000 personnes, des enfants et des femmes pour la plupart, sont transférées clandestinement au sein d’États ou entre États. D’après les estimations de l’ONU, en Asie, 30 millions de femmes et d’enfants ont été " vendus " aux seules fins de l’exploitation sexuelle au cours des trente dernières années. Aucune de ces estimations n’est ventilée par âge ou par sexe. Les conséquences ou la finalité de la vente ne sont souvent pas non plus précisées. Il est donc impossible de savoir quelle est la proportion d’enfants " vendus " aux fins de l’exploitation sexuelle ou, bien par exemple, pour mendier ou pour travailler dans des ateliers clandestins.

Pour se faire, les trafiquants recrutent les enfants à l’aide de différentes méthodes, allant de l’enlèvement pur et simple à l’obtention du consentement de l’enfant ou de ses parents. Beaucoup d’enfants sont victimes d’imposture : un recruteur leur explique, à eux ou à leur famille, qu’il existe ailleurs de bonnes possibilités d’emploi et qu’il (ou elle) peut accompagner l’enfant. L’enfant ou la famille peut donc en apparence " participer activement et de plein gré " à la traite, du moins au début de l’opération. Certaines femmes et certains enfants savent qu’ils sont recrutés afin de se prostituer mais n’ont aucune idée des situations souvent avilissantes et des conditions d’exploitation extrêmes qu’ils vont subir. Les enfants victimes de la traite déclarent fréquemment avoir été battus, violés, privés d’eau et de nourriture, enfermés dans des conditions de logement inacceptables et privés de soins de santé en cas de maladie.

servitude.jpg (23292 octets) La servitude pour dettes est une forme de coercition très courante : les femmes et les enfants doivent travailler sans toucher de salaire jusqu’à ce qu’ils aient remboursé les sommes avancées par leurs employeurs pour financer leur voyage, leurs papiers et d’autres " frais ". Des intérêts exorbitants sont ajoutés à la dette d’origine, qui augmente encore du fait des frais de logement et dépenses similaires, et la possibilité de rembourser même partiellement la dette semble de plus en plus lointaine. Pour les femmes et les enfants qui espèrent sortir de la pauvreté et même peut-être gagner de l’argent pour commencer une nouvelle vie, il s’agit de l’un des plus cruels mensonges.

Dans certains cas, les victimes finissent par rembourser leur dette, mais seulement après des mois ou des années de travail forcé et injuste. Pour empêcher les victimes de s’enfuir, les employeurs profitent au maximum de leur vulnérabilité : souvent, elles ne parlent pas la langue du pays, elles ne connaissent pas les environs et elles ont peur d’être arrêtées et maltraitées par les forces de l’ordre locales. À ces facteurs s’ajoute toute une gamme de techniques de coercition : surveillance constante, isolement, menaces de représailles contre l’enfant ou les membres de sa famille dans sa localité d’origine, et confiscation des passeports et autres papiers.

La traite d’êtres humains se produit malheureusement dans toutes les régions du monde. Elle met en relation des régions et des pays au sein d’un réseau complexe et en évolution constante dont l’objectif est de subvenir aux besoins des réseaux de prostitution et de production de matériel pornographique. Le BIT a détecté 5 grands courants mondiaux de traite d’enfants : l’un part d’Amérique Latine vers l’Europe et le Moyen Orient. Un autre part d’Asie à destination de l’Europe et du Moyen Orient. Il existe aussi des trafics régionaux en Afrique et au sein du monde Arabe, tandis que des flux ont été détectés en Europe, notamment de l’Est vers l’Ouest.

Pour plus d’informations: 2e Congrès Mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants à fins Commerciales.

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